Du rapport des philosophes à la Bible, on retient souvent l’opération progressive de sécularisation de l’Écriture qui permet de la lire en historien : à l’instar de tout texte profane, la Bible ne serait désormais plus considérée comme une parole divine dont les clercs détiendraient les règles d’interprétation. Si ce mouvement de sécularisation existe, il ne résume pas le rapport qu’entretient le rationalisme moderne avec la Bible. Ainsi, Leibniz défend un « rationalisme mixte » qui assigne à l’histoire et à la
philologie la seule tâche d’authentifier l’origine divine de la Bible.