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Réforme / Contre-réforme

La Réforme a été initiée par Luther et Calvin au début du XVIsiècle. Elle s'appuie dès le début sur un nouveau rapport aux textes bibliques : il lui faut d’une part les débarrasser de la gangue dont le commentaire les a recouverts depuis des siècles, revenir aux textes hébreux et grecs, d’autre part les donner à lire à tous, puisque l’on refuse la médiation d’un clergé entre la Révélation et les fidèles ; d'où l’entreprise de traduction de la Bible dans les langues vulgaires, à commencer par celle de Luther.

Réaction à ce mouvement religieux et intellectuel, la Contre-Réforme réaffirme l’autorité de la Tradition, seconde source de la doctrine à côté de l’Écriture, affirme la validité de la traduction latine et anathématise l’idée selon laquelle tous les croyants, et même les femmes, pourraient lire directement le texte sacré. Par ailleurs, cela ne l’empêche pas d’impulser, comme les autres confessions chrétiennes, un mouvement d’études érudites sur le texte, les institutions, les langues de la Bible.

citation

Voici ce que Rousseau retient du rapport – théorique et réel – des Réformés à l’Écriture : « Quand les Réformateurs se détachèrent de l’Église Romaine ils l’accusèrent d’erreur ; et pour corriger cette erreur dans sa source, ils donnèrent à l’Écriture un autre sens que celui que l’Église lui donnait. On leur demanda de quelle autorité ils s’écartaient ainsi de la doctrine reçue ? Ils dirent que c’était de leur autorité propre, de celle de leur raison. Ils dirent que le sens de la Bible étant intelligible et clair à tous les hommes en ce qui était du salut, chacun était juge compétent de la doctrine, et pouvait interpréter la Bible, qui en est la règle, selon son esprit particulier ; que tous s’accorderaient ainsi sur les choses essentielles ; et que celles sur lesquelles ils ne pourraient s’accorder ne l’étaient point.

Voilà donc l’esprit particulier établi pour unique interprète de l’Écriture ; voilà l’autorité de l’Église rejetée ; voilà chacun mis, pour la doctrine, sous sa propre juridiction. Tels sont les deux points fondamentaux de la Réforme : reconnaître la Bible pour règle de sa croyance, et n’admettre d’autre interprète du sens de la Bible que soi. Ces deux points combinés forment le principe sur lequel les Chrétiens Réformés se sont séparés de l’Église Romaine : et ils ne pouvaient moins faire sans tomber en contradiction ; car quelle autorité interprétative auraient-ils pu se réserver, après avoir rejeté celle du corps de l’Église ?

[…]

Je sais que votre histoire, et celle en général de la Réforme, est pleine de faits qui montrent une inquisition très sévère, et que, de persécutés, les Réformateurs devinrent bientôt persécuteurs (Lettres écrites de la montagne, seconde lettre, OC III, p. 712-713, p. 715). »

illustrations


  • Psaume des Batailles

    Source : La Bible, Genève, de l’Imprimerie de Pierre Bernard, 1569, in-8, Bibliothèque Diderot de Lyon, fonds patrimoniaux (cote 2193).

    « Que Dieu se montre seulement / Et l’on verra dans un moment / Abandonner la place / Le camp des ennemis épars / Épouvanté de toute part / Fuira devant sa face »
    Ce psaume, tiré des Pseaumes mis en rime françoise par Clement Marot et Theodore de Beze, est le chant des protestants révoltés des Cévennes : les troupes de Louis XIV se débandaient, dès que les paysans entonnaient ce chant. La traduction des psaumes de l’humaniste Clément Marot a été reprise par les protestants pendant deux siècles.

vidéos

  • L'éclatement religieux
    durée 05:04'

  • Lire la Bible au temps de Pascal
    durée 6:42'

  • Locke. Les Épîtres de Paul
    durée 23:23'


Réforme/ Contre Réforme à 11:00'

  • Rousseau. La Révélation et les miracles
    durée 22:03'
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