« Par le mot de libertin, je n’entends ni un huguenot, ni un athée, ni un catholique, ni un hérétique, ni un politique, mais un certain composé de toutes ces qualités » (La recherche des recherches…, 1622, p. 681). Ces mots d’un opposant farouche des libertins, le père François Garasse, donnent une juste image de ce que pouvait signifier « libertins » à l’âge classique : un label polémique renvoyant soit à une attitude érudite revendiquant un libre usage de la raison et puisant dans l’étude des textes, sacrés ou profanes, religieux ou philosophiques, des règles morales et politiques affranchies des prescriptions des autorités, soit simplement une attitude hétérodoxe dans la conduite et le mépris blasphématoire des prescriptions religieuses.